La vie de NostradamusMichel de Nostradamus est né en décembre 1503 à Saint-Rémy, en Provence. Issu d'une famille aisée, il vécut dans une époque agitée par la religion, la politique et la médecine.
L'église catholique était dans sa période répressive avec l'Inquisition. Un peu partout des soldats harcelaient et arrêtaient quiconque selon leur bon plaisir. Ceux qui étaient en désaccord avec l'Eglise devaient éviter tout contact avec les prêtres inquisiteurs, qui purgeaient la chrétienté de tous les hérétiques.
Nostradamus était d'origine juive, ce qui le rendait d'emblée suspect aux yeux de l'Inquisition, qui poursuivait le judaïsme. L'astrologie et l'alchimie étaient toutes deux interdites. La prophétie était-elle aussi tout à fait hérétique, aux yeux de l'Eglise.
La vie de Nostradamus fut sans cesse menacée. L'originalité de sa conduite et de ses idées le contraignit périodiquement à prendre la route pour échapper aux autorités.
Depuis sa jeunesse, sa famille lui enseigna les arts de l'alchimie. Il avait de grandes dispositions pour les mathématiques et l'astrologie. Pour pouvoir vivre correctement, son père insista pour qu'il étudie la médecine à l'université. En 1525, il passa ses examens avec succès et quitta Montpellier pour combattre la peste qui faisait des ravages en Europe. Déjà ses méthodes de travail étaient jugées scandaleuses pour l'époque. A défaut de saignées, qui précipitaient le malade vers la mort plus rapidement, Nostradamus pratiquait une médecine plus proche de notre médecine actuelle.
Il avait toujours une pastille à la rose en train de fondre sous sa langue et ses vêtements étaient toujours propres. De cette manière, il put prodiguer ses soins à des milliers de malades qui guérirent mais, aussi ,sans attraper cette maladie.
En 1529, l'épidémie faiblit et il put retourner à l'université pour passer son doctorat. Devant son succès face à la peste, il décrocha une chaire de professeur et enseigna la médecine à la Faculté pendant trois ans. Devant les menaces des autorités religieuses pour ses pratiques non conformes à la pratique médicale courante, il dut abandonner l'enseignement et repartir combattre la peste. Comme médecin, il risqua sa vie en permanence et guérit des milliers de malades.
Nostradamus était également un fin palais et un expert en art culinaire. Il avait une grande préférence pour les confitures. Il fut le premier à révéler le secret de la fabrication des confitures.
Hélas en 1537, alors que Nostradamus était considéré comme l'un des plus grands guérisseurs de son temps, sa famille fut frappée par la peste. Malgré ses efforts et les traitements qu'il avait mis au point, tous ses proches moururent. Ce fut pour lui une grande épreuve, car la population lui en fit grief. Il fut obligé de quitter la Provence pour l'Italie, car la population le dénonça auprès des autorités proches de l'Inquisition.
Il passa six ans à échapper à ses poursuivants. C'est alors que commença sa nouvelle vie de prophète. Il fut très rapidement réputé dans toute l'Europe, comme un homme pouvant lire l'avenir. Il était reçu par les cours royales et conseillait même les chefs d'états sur la conduite du monde.
Son intérêt, pour la magie et la philosophie hermétique, montre que, pour lui,la nature humaine est divine. Il étudia longtemps l'occultisme et pratiqua certaines pratiques. En Sicile, il a eu des contacts avec les mystiques Soufis et fit des expériences avec diverses substances psychotropes, comme la noix de muscade, qui dissolvent les barrières de la conscience. C'est cela qui vraisemblablement l'amenait dans des états de transe pendant lesquels il rédigeait ses prophéties.
La transe est un état profond dans la méditation. Elle survient au bout d'une longue pratique, aider par des méthodes magiques. La philosophie de Nostradamus combinait la magie et la médecine qui visaient à soigner le corps de l'intérieur grâce aux pouvoirs de l'esprit.
L'eau et la lumière étaient ses deux principaux outils de travail. Une bougie allumée donnait le point de départ de ses transes. C'est de cette manière qu'il voyait le futur dans l'aura de la flamme. Il se servait parfois d'un bassin en cuivre rempli d'eau posée sur un trépied. Il s'asseyait lui-même sur un trépied de cuivre pour s'empêcher d'être happé par le sommeil au cours de ses transes hypnotiques. Les pieds du trépied formaient le même angle que celui des pyramides d'Egypte. Au début de la transe, il prononçait certaines incantations "La chaleur prophétique approche (...) comme des rayons de soleil jetant des influences sur des corps élémentaires et non élémentaires (...)" Ensuite il trempait une seule feuille de laurier dans le bassin rempli d'eau et oignait l'ourlet de sa tunique et son pied. La transe pouvait durer toute la nuit.
En 1564, Nostradamus avait atteint le sommet de sa célébrité et en juin 1566, alors qu'il revenait de l'Ambassade d'Arles, il fut pris d'un sévère accès de goutte. Il savait sa fin proche et établit un dernier testament ; son lit fut transporté, selon ses instructions, dans la pièce qu'il préférait : le bureau en haut de la maison. Le 1er juillet, il reçut les derniers sacrements. La dernière nuit, il demanda qu'on le laisse seul. Son aide et ami, Chavigny, lui demanda s'ils se reverraient le lendemain. Le prophète lui répondit " tu ne me trouvera pas vivant au point du jour". Le lendemain, il le trouva mort, comme il l'avait prédit. Il fut enseveli en position verticale dans un mur de l'église des Cordeliers de Salon-de-Provence, comme il l'avait mentionné dans ses dernières volontés, "pour qu'aucun poltron imbécile ne piétine la tombe".