Merlin est un personnage de la mythologie celtique, et plus particulièrement de la branche brittonique (Bretagne continentale + Grande-Bretagne sauf l'Ecosse).
« Myrddin » ou « Myrdhyn » en langue galloise, « Marzhin » ou « Merzhin » en breton et en cornique.
Qui est-il ? Souvent appelé Merlin l'Enchanteur (le magicien), il devait à l'origine être l'antéchrist, en effet le diable avait fécondée une humaine qui devait donc accoucher d'un représentant terrestre des enfers. Cependant grâce à la piété de sa mère qui pria durant toute sa grossesse, Dieu la sauva ainsi que son fils. Celui-ci hérita de la connaissance de toutes les choses du passé de la part de son père ainsi que de la connaissance d'une partie du futur offerte par Dieu. Ainsi dès sa naissance, l'enfant savait parler et raisonner.
Son rôle est d'aider à l'accomplissement du destin du royaume de Bretagne (actuelle Grande-Bretagne). Grâce à sa grande sagesse il devient l'ami et le conseiller d'Uther Pendragon. A la mort de celui-ci, il fera reconnaître Arthur, le fils illégitime du roi défunt, comme successeur au trône, et ce grâce au défi de l'épée Excalibur. Il fut le conseiller attitré du Roi Arthur tout en conservant son indépendance; ainsi il lui arrivait de disparaître de longs mois dans les forêts du royaume, avec ses frères les animaux sauvages.
Merlin était capable de changer d'apparence. On ne sait pas grand-chose de son aspect physique. Les textes du Moyen Age ne nous ont pas transmis de descriptions physiques précises du personnage, excepté lors de ses multiples métamorphoses : en bûcheron, gardien de troupeau, faucheur, homme sauvage ou respectable, noble seigneur ou vieillard vénérable, et même en cerf.
La destinée de Merlin sur terre fut principalement d'instituer la Table Ronde par l'intermédiaire du roi afin que les chevaliers qui la constituaient puissent se lancer dans la fameuse quête du Graal et autres missions mythologiques.
Malgré toutes ses connaissances, Merlin ne pourra rien contre la fin tragique d'Arthur et l'éclatement du royaume. Il connaîtra lui-même une fin dramatique : amoureux d'une jeune femme, Viviane, il lui transmet le secret de l'emprisonnement éternel que lui-même ne sait pas défaire. Désireuse de garder son amant, Viviane use du sortilège sur lui ; il « dort », depuis, dans la forêt de Brocéliande.
Héritier de figures celtiques venues du fin fond des temps ou nées au VIe siècle, il doit sa renommée grâce à des auteurs français des XIIe et XIIIe siècle. Il est au cœur de l’imaginaire des hommes depuis le Moyen Age jusqu'à aujourd’hui encore.
Les origines du mythe Selon certains récits français, Merlin serait né à Carmarthen, au sud-ouest du Pays de Galles. Mais cette supposition est erronée, et vient d’une erreur de traduction du nom de Carmarthen par « forteresse de Merlin » au lieu de « forteresse de la mer ».
D’autres récits français dépeignent Merlin se retirant dans les forêts du Northumberland où il retrouvait l’ermite Blaise compagnon d’un Merlin, homme des bois.
La légende de Merlin s’est développée dans les régions situées au sud de la Clyde, en partant du personnage réel nommé Laïloken, dont il est fait mention dans la vie latine de saint Kentigern, évangélisateur de la Basse Ecosse. Selon la tradition, Merlin-Myrddin, petit roi de tribut dans la foret de Kelyddon, serait devenu fou au cours de la bataille de d’Arderyd, au nord de Carlisle. C'est l'origine de la légende de Merlin, le « Fou du Bois ».
Le nom de Merlin lui a été donné la première fois par Geoffroy de Monmouth au XIIe siècle (Merlinus) et fut ensuite transcrit en gallois en Myrddin (breton Merzhinn). C'est Geoffroy de Monmouth qui a opéré la substitution et qui, par la suite, a mêlé le mythe du « Fou du Bois » à celui de « L'Enfant qui parle », donnant ainsi au personnage sa dimension de mage et de devin, fils d'un démon.
Les manuscrits gallois ont conservé des poèmes attribués au « barde » Myrddin, et il est à peu près sûr que certains d'entre eux sont, sinon authentiques, du moins issus d'une tradition orale remontant à cette époque. Il faut d'ailleurs remarquer que le Merlin historique apparaît quelque 70 ans après l'Arthur historique, alors que la légende en fait un vieillard par rapport à Arthur.
La légende de Merlin a été intégrée au cycle arthurien à tel point qu’il a bien fallu faire parcourir à l’enchanteur l’ensemble du royaume d’Arthur, jusqu’en Bretagne armoricaine où il y rencontre Viviane, la future Dame du lac.
C’est d’ailleurs dans la foret de Brocéliande que l’ont peut trouver le tombeau de Merlin.
A-t-il réellement existé ?Des recherches très sérieuses comme celle de Norma Lorre Goodrich montrent que Merlin a bel et bien existé. Il est probable que les écrivains médiévaux possédaient des manuscrits, disparus depuis, qui relataient certains aspects de la vie de Merlin.
Merlin aurait vécu entre le milieu du Ve siècle et la fin du VIe siècle. Les événements tragiques qui secouèrent la Grande-Bretagne et auxquels Merlin fut mêlé se sont déroulés vers la fin de l'Empire romain. Le mode de vie et les mœurs étaient encore à la mode romaine à ce moment.
La réalité du personnage est donc bien différente de sa légende ou plutôt de la vision populaire que la majorité se fait de lui. Merlin n’est pas un personnage médiéval. L’enchanteur n’a cessé d'inspirer de nouveaux auteurs, lesquels continuent à modeler ce personnage. Il est évident que cet intérêt toujours renouvelé signale qu'une image symbolique, voir mythique, se dégage des caractéristiques que Merlin possède déjà.
Le symbolisme de Merlin On peut y reconnaître une figure représentant l'archétype du druide : proximité avec la nature, pouvoirs magiques, connaissance surnaturelle, sagesse, longue vie, conseiller des puissants. Il représenterait la tradition ancienne moribonde (le monde druidique) face au monde chrétien alors en pleine expansion.
Merlin est un guide, il est là pour montrer une réalité cachée qui échappe au commun des mortels. Chaque fois qu’on lui pose une question, il se met à rire, parce qu’il sait que celui qui la pose connaît la réponse mais ne veut pas la dire ou ne sait pas comment la dire. Il a un rôle nécessaire, sans lui personne ne se poserait de question et personne ne trouverait la voie à suivre.
Un archétype largement répandu Nombreuses sont les œuvres qui ont repris, volontairement ou non, l'archétype du personnage. Chacun d’entre nous pourra établir sa propre liste, je ne citerai, donc, que les deux plus populaires :
Gandalf, issu de l’univers de J. R. R. Tolkien, est sans nul doute le personnage dont la ressemblance avec Merlin est la plus frappante. Dans le « Seigneur des anneaux » il conseille et guide les héros lors de leurs quêtes.
Dommage que la relation entre Merlin et Viviane, enrichissant considérablement l'archétype et lui donnant une dimension humaine et tragique, fasse défaut à Gandalf
Obi Wan Kenobi, créé par George Lucas et fait son apparition dans la première trilogie « Star Wars ». Ses vêtements sont ceux d'un ermite. Dans beaucoup de romans médiévaux, l'ermite est en communication avec Dieu parce qu'il ne vit pas dans la communauté des hommes. Physiquement, Ben Kenobi ressemble aux représentations faites de Merlin qui, avant d'être enchanteur, était lui aussi prophète.
Là aussi, son rôle principal et celui du conseiller.
Sources:
- Wikipédia, l'encyclopédie libre
- Petite encyclopédie du Graal (Jean Markale)
- La problématique du père dans la légende de Merlin
(Guy D'Amours)
- Merlin l’enchanteur (Danièle James-Raoul)
Source: www.mythes-et-legendes.net/merlin.php