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| A vous ma Mère, vous mon Père | |
| | Auteur | Message |
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Turjan Haut Druide
Nombre de messages : 255 Localisation : Passé l'horizon Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: A vos plumes Dim 5 Mar à 21:58 | |
| Ce récit est tout droit sorti de mon imagination, il relate des événements sur la guerre civil Américaine ou guerre de Secession.
Les personnages sont tous fictifs et ce serait pure coïncidence de trouver des ressemblances avec quiconque où des noms.
Par Turjan,
A vous ma Mère, vous mon Père
Votre fils : John.E. MacDougall
Harryxton, South Carolina, le 12 06 1862.
Combien de jours et de nuits sans entendre votre voix ma mère, cette voix qui me donnais tant de tendresse, vos mots résonnent en moi en ce moment qu’ils sont doux à mes oreilles. Vous saviez si bien me les dire, je les entends pourtant loin de vous, ils me rappellent de merveilleux et tendres souvenirs, aujourd’hui, je vous le crie, je vous aimes comme je vous ai jamais aimé. Tous ces pleurs cette peine de ne plus me voir sans doute vous en rendu bien triste, remplie d’amertume votre vie sans savoir si je suis encore de ce monde. Ce monde je le ne comprends pas, les jours sont longs et mes nuits passent sans que je puisse trouver un sommeil réparateur, tout ce qui m’entoure, n’est que désolation et meurtrissures. Mon cœur crie de peines et de douleurs devant tout ce carnage, tous ces morts, ces blessés qui se lamentent, appelant leur mère, leur père, leurs frères, leur sœurs, cette douleur je la ressens tout au fond de moi. Je sais que votre amour pour moi est très fort et que votre cœur est submergé de chagrin, j’ai énormément de peine de ne pouvoir en ce moment vous dire l’amour que j’ai pour vous, il est incommensurable et très fort. J’aimerai tant à cet instant que vous me preniez dans vos bras, me caressant les joues en me disant tendrement, mon enfant je suis là n’es pas peur. Chacun de vos gestes me donnerais le courage non pas de faire cette triste guerre mais de vouloir survivre à celle-ci. Père doit être très triste de ne pas savoir ce qui se passe de ces attentes interminables que de pensées doivent lui traverser l’esprit en ce moment, lui aussi doit avoir beaucoup de peines. Cela fait si longtemps que je ne suis plus près de vous. Ce jour funeste ou ces soldats du Nord sont venus me chercher par la force et sans ménagement pour aller défendre je ne sais quoi, aller se battre contre des gens de son propre pays nos frères, ils nous disaient que c’était pour abolir l’esclavage. Je ne savais même pas ce que ce mot voulait dire et aucun d’entre eux n’a su me l’expliquer, personne ne devait le savoir, sans doute. Où alors n’osait-il pas nous dire la vérité pourtant nous voulions savoir bien entendu ! Partir sans avoir dit un au revoir ni à vous ma mère, ni à vous mon père, sans avoir dit quelques mots à ma douce et tendre Élisabeth, elle que j’aimais sans avoir pu lui dire vraiment que par des balbutiements et des murmures.
Suite... | |
| | | Turjan Haut Druide
Nombre de messages : 255 Localisation : Passé l'horizon Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: A vos plume Dim 5 Mar à 22:01 | |
| Suite... Cette guerre fratricide que beaucoup de jeunes gens comme moi allaient vivre durant ces trois années, nous allions déchanter et nous rendre compte qu’à quelques comtés de chez nous, elle faisait rage, plus nous avancions dans les campagnes plus les bruits des canonnades se faisait entendre de plus en plus fort. Nous n’avions que quelques fusils à poudre et des revolvers des sabres pour ceux qui savaient manier l’épée, des poignards que pouvions-nous faire, se faire embrocher par une baïonnette où mourir sous un déluge de feu d’obus. Nous marchions sans cesse pour aller se battre où s’enfuir pour ne pas être pris. Combien sont morts dans leurs fuites éperdues par l’explosion d’un obus qui tombait par hasard, combien est morts de balles perdues, combien d’autres moururent de leurs blessures. Personnes pour les secourir quel malheur pour eux et quelles terribles souffrances, autant que pour leur père et mère qui ne les reverront plus. Les jours devenaient aussi noir que les nuits et partout ou l’on passaient ce n’était que tristesse et désolation, mais il fallait marcher jusqu’à l’épuisement. De jeunes hommes qui n’avaient pas encore l’âge d’être soldats vieillissaient vite avant le temps sans avoir fait un petit bout de vie. Ou était donc ces hommes qui prêchaient la paix, la tolérance ou était ces hommes qui nous scandaient à longueur de jours qu’il fallait aimer son prochain ou se cachaient-ils donc, tout semblait disloquer dans ce monde qui devenait folie. Ô ! Mère que donnerais-je pour être près de vous, ne plus voir ce que mes yeux voient, effacer tout à cet instant, ces cris que j’entends, ces hurlements de douleurs qui de jours en jours viennent m’accabler. Devrais-je mourir pour que ma mémoire oublie ce carnage et qu’ainsi s’enfouisse à jamais cette folie d’un monde devenu si horrible. Que de pensées malheureuses traversent mon esprit ! Je ne suis plus un être, mais devenu un loup qui broie et dévore tout à son passage sans regard où compassion pour aucun être humain. Pardonner moi mère si mes divagations vous rendes triste et mélancolique. On nous a appris à dénier notre prochain. La douleur et mes maux sont cruels. Les gestes fous que nous posons ne sont que des répétitions qu’on nous oblige à avoir. Si nous ne nous conformons pas à celles-ci alors c’est la mort à coup sûr, pour qui ne suit pas les ordres, mourir dans un camp ou dans un autre, qu’elle importance, elle est là elle nous guettent. Les actes que nous posons sont faits que pour notre survivance croyez-moi. Cette terre qui nous à mis au monde est en ce moment inonder du sang des morts et des blesser, quelles on sont les raisons, je ne saurai le dire, mais dans mon cœur il me restes encore cet amour. Il n’a pas disparu. Devant ces bouleversements, nous avions l’impression que le ciel venait de nous tombez sur la tête, sans crier gare, sans distinction, sans penser à ceux qui ne veulent pas mourir. Tous ces massacres sont dignes des barbares ! Cette vie que l’on espérait vivre avec toutes les douceurs, les joies, les peines, s’en va avant que l’on puisse en vivre quelques instants. Je suis loin très loin de vous ma mère et de vous mon père j’ose avoir un peu d’espoir de vous revoir. Je ne sais pas dans combien de temps, mais si le contraire se produisait alors sachez que je vous aiment autant que vous, vous m’aimez.
Suite... | |
| | | Turjan Haut Druide
Nombre de messages : 255 Localisation : Passé l'horizon Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: A vos plume Dim 5 Mar à 22:04 | |
| Suite... Dans ces lieues ou la guerre faisait rage, un être ne peut pas avoir ressenti la peur qui fige et qui rends complètement fou après un certain temps. Plus de sommeil pour calmer le corps et l’esprit. Pour nous donner cet espoir d’être encore de ce monde demain, pour qui la mort viendra peut-être sonner la fin. Mes compagnons d’infortune avaient comme moi été pris de force dans cette d’armée hétéroclite, ils arrivaient du nord, de villes comme Newport, Allisonville, Berlone. Des régiments de vrais soldats venaient aussi du Nord, l’armée du Général, Bert Alexandre, était campés à quelques miles de nous. Nous savions que quelque chose se préparait de ce côté, un petit sergent rondelet et recouvert de barbes partout sur le visage nous en avaient dit quelques mots, mais pas plus. Cette armée du Nord, celle qui avait du reculer si loin lors des premières batailles presque à la frontière de cet immense pays du Nord, cette armée avait tout ce qu’il fallait pour faire la guerre, des milliers de soldats, des centaines de canons et la cavalerie noircissait l’horizon tellement ils étaient nombreux. Sous nos pieds la terre tremblait lorsqu’ils s’élançaient au grand galop. Ils étaient bien habiller comme pour une grande parade, il ne souffrait, ni de la faim, ni de la soif, hélas ! Pour nous cela était terrible. De vieilles chaussures usées, souvent prisent sur les soldats morts, elles faisaient mal aux pieds, mais c’était mieux que de marcher pieds nus naturellement. En traversant d’immenses marécages nous, nous enfoncions jusqu’aux genoux cela nous fatiguer encore plus. La nuit, le jour, dans les bois, les campagnes sans même savoir où nous allions, l’épuisement et les maladies faisaient mourir autant d’hommes que les fusils, les sabres où les canons. Ceux qui ne pouvaient poursuivre restaient là jonchant le sol étendus attendant que quelques bons samaritains viennent les secourir, Mais bien peu s’en sortirent et toujours sans répit. Et sans répit, il fallait continuer à marcher, les cris des sergents et des commandants nous poussaient constamment sans égards de notre état, nous ne savions même pas ou nous allions. Que pourrais-je vous écrire à vous mère devant cette cruauté, devant cette barbarie que nous vivions, j’aurais tant aimé être prêt de vous plutôt que d'être dans cette place. Je ne vous direz jamais assez comment mon cœur pleurait, mon corps souffrait de ne plus vous voir, entendre vos mots qui me consolait et qui me faisait aimer tellement de choses de la vie. Je n’avais plus du tout la notion du temps tant mon esprit était ailleurs, je ne savais plus ou j’en étais, j’avais cette folle impression de tourner en rond dans ce vaste pays ou ces gens s’entretuaient sans aucune raison tout était pure folie. Les plus petits villages étaient détruits une fois et si cela n’était pas suffisant, les armées qui se confrontaient revenaient les reconquérir en ne laissant que mort et désolation. Triste paysage autour de nous plus rien ne tenait debout, trous béants dans les façades des maisons, pourtant auparavant si beaux, ornés de fleurs, de cela plus rien n’existe à présent. Des décombres fumantes une puanteur, des cadavres qui se décomposaient depuis plusieurs jours, cette odeur nauséabonde qui montait aux narines rendait encore plus féroce cette guerre, pauvres gens qui avait perdu tout, leurs frères, sœurs, père, mère et amis. Tant de larmes versées et de peines, qui restaient accrochées au cœur, la rancœur, la haine s’installait profondément dans les esprits, tous se cachait pour ne pas subir le même sort, fuir loin, très loin pour ne plus voir où entendre ces bruits infernal. Au long des maisons délabrées ce qu’ils en restaient, les morts couvraient le sol face contre terre comme s’ils savaient d’avance qu’ils allaient mourir. Des soldats de l’armée du Sud celle du Général, Hamilton Appolonius se lamentaient des mêmes souffrances, nous ne pouvions même pas leur donner quelques choses car nous n’avions nous-mêmes plus rien. Ces champs de coton qui s’étendaient à perte de vue, n’étaient plus maintenant qu’une terre renversée et creuser d’énormes trous d’obus. Des fermes disséminées de la plaine, il ne restait rien, toutes brûlées où détruites entièrement. On n’entendait plus les chants de ces travailleurs qui résonnaient au loin s’encourageant malgré les fatigues et la faim qui les rendaient indolent. Cette misère, ils l’a vivaient depuis longtemps elle était devenu avec le temps une habitude sans aucun espoir d’avoir une vie meilleure. Le silence pesait lourd sur nous tous et la solitude devenait démoralisante pour l’esprit, il n’y avait plus autour de nous cette vie grouillante avec les espoirs, l’amour et les joies. Tout cela venait de disparaître d’un coup. Qu’allait-il y avoir après, personne n’osait se prononcer aucun de nous ne pouvait prédire la suite. On nous disait sans cesse que c’était l’armée du Sud qui avait déclaré la guerre au Nord. Mais qui croire dans ces mots lancer à qui mieux, mieux, la guerre était là à nos portes et combien même nous aurions su qui avait commencé, cela ne changeait pas les choses. Elle faisait mourir de pauvres gens et de jeunes hommes qui n’avaient pas encore goûter à un début de vie. Mais peu importait pour ceux qui la dirigeait du haut de leur pyramide, ils ne venaient pas voir ce qui se passait et ce qui se vivaient, ils leur fallaient gagner à n’importe quel prix cette guerre, et par n’importe quel moyen. Nous étions devenus par la force des choses, des bêtes féroces à force de tuer nos frères. Mère, je vous en supplie ne désespérer pas, un jour, cette guerre finira et je prie pour que cela arrive au plutôt. Cela fait déjà deux ans peut-être plus que nous, nous battons contre d’autres humains qui sont nos frères est-ce bien normal trouvez-vous. Moi je ne pense pas, rien ne peut justifier ce mal que l’on se fait les uns contre les autres. De mes camarades et amis du début, il n’en reste qu’un où deux, tous sont morts sans même revoir les personnes qu’ils aimaient, quel massacre, que c’est triste quand même la vie. Ils arrivent maintenant de plus en plus jeunes, ils sont pleins de fougue, mais ils vont vite déchantés et la dureté des jours et des nuits les rongera et les rendront encore plus vulnérable à la mort. Cette mort qui arrive sans qu’ils aient un instant pour penser, sans même savoir pourquoi, pris dans ce monde diabolique. Un nouveau commandant est arrivé pour reconstruire cette armée de fantôme que nous sommes devenus, nous n’avons plus la force de nous battre. L’horreur et la destruction que cette guerre apporte dans son cortège. Nous enlevant ce mince filet de raison qui nous reste. Comment vais-je pouvoir encore et pendant combien de temps regarder ces êtres que je combats inutilement ? Je ne peux plus vivre et souffrir dans ce monde, je ne comprends plus. Mère dites-moi que vous n’êtes pas triste dites à votre mari mon père que je vais bien, il n’est pas nécessaire de lui faire-part de mes tristesse et détresses Non ce n’est vraiment pas utile de lui rendre la vie encore plus difficile. Il a déjà assez à faire sans penser à ce que je devienne. Je comprends mieux maintenant ce qu’il voulait me dire dans ses mots, quand il me disait que les guerres n’apportaient que haine méprise et vengeance de la part des humains. Depuis plusieurs mois nous sommes cantonnés au même endroit et de plus en plus arrive des soldats, trop jeune pour mourir. Quelle bêtise traverse l’esprit des hommes en ce moment ? Chaque jour nous apportent une vision terrible et horrible des événements, les blesser ce compte par milliers. Ils se lamentent, pleurent et geignent appelant au secours mais rien n’y fait, ils savent que la mort est proche et nous n’y pouvons rien. Que dire des morts, étendus visage contre terre d’autres les yeux grand ouvert qui regarde vers l’infini du ciel qu’ils ne voient plus sans avoir pu dire à leur père, mère et amis ce qu’ils vivaient de tristesse et de désolation, Ne trouvez-vous pas mère que ce monde est triste et que les hommes sont devenus de vrais sauvages. Il n’est pas un instant ou les bruits du feu de la canonnade tombent sur nous, les obus n’arrivent de nulle part et pourtant ils tuent. Un jour ce sera peut-être à mon tour de donner à cette terre le limon de mon corps, quelles déroutantes pensées ai-je en cet instant. La poussière et la fumée nous envahissent complètement, ça sent la mort à plein nez tout autour de nous. Les retours de batailles sont pénibles pour ceux qui reviennent quand ils en restent de vivants ! Ce qui depuis quelque temps arrive trop souvent, la mort rôde, elle est plus présente que jamais, elle ne fait pas de sélection tellement elle s’en prend à n’importe qui. Mère vous allez trouver que cette lettre est morbide et triste mais ce n’est qu’une petit partie de cette guerre ! Combien de lieues et d’endroits vivent ce même temps ? Les hommes jeunes et vieux sont épuisés, les visages émacier, les yeux sont creusés d’orbites qui les rendent encore plus sauvages, la peur de la mort se lit. | |
| | | Filleolutins Créatrice en chef
Nombre de messages : 657 Localisation : Les Forêts et montagnes... Date d'inscription : 10/10/2005
| Sujet: Re: A vous ma Mère, vous mon Père Dim 5 Mar à 22:14 | |
| J'ai déplacé ton histoire dans un sujet à part. J'ai mis un titre au hasard, mais tu es libre de changer... | |
| | | Turjan Haut Druide
Nombre de messages : 255 Localisation : Passé l'horizon Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: A vous ma Mère, vous mon père Dim 5 Mar à 22:24 | |
| Suite... Elle se fond à l’intérieur d’eux. Il ne semble plus y avoir un petit morceau d’amour dans ces visages qui regardent hébéter sans pouvoir réagir. Ils sont comme des automates qui vont et viennent dans tous les sens, ils sont laissés là comme des parias sans réconfort sans un mot qui pourrait les consoler. Je m’attarde avec mon mot mère, mais il faut bien que je vous dise ce qui se passe ici, c’est peut-être mon salut. Ces mots ont un pouvoir sur moi, ils m’aident à ne pas me décourager. Avez –vous revu ma douce Margaret, je n’ai pas eu de nouvelle d’elle. Est-elle encore de ce monde ? Elle doit avoir elle aussi de la peine de ne point me voir. Je pense dans mes jours et mes nuits sans cesse à elle ! Dites-lui mère que je l’aime. Je lui ai déjà dit, mais d’un murmure seulement ! Vous mère qui pouvez la rencontrer n’hésiter pas à lui parler de moi de lui dire tout ce que je ressens très fortement pour elle. Je ne puis lui dire où lui écrire mes mots tendres et doux. Faites-lui part de mes mots en lui disant que j’ai une grande hâte de la revoir pour vivre près d’elle. Vivre avec elle une vie de tendresse et de bonheur. J’aimerai tant sortir de ce monde que me déchire en ce moment rendant ma vie pleine de chagrins. Le crépuscule est arrivé et ce soir mon désarroi est immense mais je dois prendre la garde. Je me demande de quoi finalement puisque, il n’y a rien à protéger ici, c’est une routine, elle fait partie du quotidien, c’est ce que disent nos supérieurs. Nous ne sommes qu’une poignée d’affamées qui ne savent même pas pourquoi nous sommes là parfois on se demande qui garde qui. Mais pour avoir bonne conscience et se sentir en sécurité, il nous faut le faire. C’est une soirée paisible et les seuls bruits que l’on entend sont ceux de quelques petits êtres nocturnes. Quelques petits animaux courent dans un bruissement sans conséquence pour nous. Ouvrir l ‘oeil pour ne pas être pris en embuscades par quelques brigands du sud comme nous le dit si souvent le sergent. La guerre pour eux est presque fini, des bandes de hors la loi se forment et pillent sans vergogne tout ce qu’il peuvent trouver sur leur chemin. Il n’y a pas trace de lune dans le ciel. Il est noir comme l’encre ! Les seules lumières que je vois ce sont des myriades points scintillants qui se promènent. Des petites, des grosses ! Parfois ! Un éclair zèbre le ciel à vive allure et disparaît loin vers l’horizon. Une nuit calme comme il n’en est pas arriver depuis longtemps. Mon jeune compagnon presque un enfant me suit à la trace pour ne pas se perdre où peut-être bien que c’est la peur, je ne le sais pas Il n’ose dire un mot et ce qu’il me dit n’est qu’un faible chuchotement incompréhensible, je ne lui fais pas répéter ces mots. Son anxiété est déjà assez visible comme ça ! Dans ce silence lugubre, je ne voudrais pas qu’il pleure, ces craintes sont déjà assez fortes. Je sens l’énervement dans sa voix. Une faible voix et dans cette solitude cela l’effraie dans le noir de la nuit cela devient encore plus terrible pour lui. J’ai passé cette forme d’étranglement qui rends l’être peureux. Au moindre mouvement du vent dans les feuilles, nos sens sont aux aguets et tout devient perceptible à nos oreilles. Au loin un cri sourd mais ce n’est qu’un chien qui aboie plaintivement comme à l’agonie Les cris ressemblent étrangement à un humain qui se lamente et demande de l’aide. Dans ces moments là ce qui nous vient à l’esprit devient confus et tout est relié aux souffrances que l’on vit et que l’on voit tous les jours. Je regarde le ciel sans penser à autre chose qu’à vous mère et à vous mon père, que le temps me semble long dans ce monde ou plus rien ne vit, que de souvenirs reviennent dans mon esprit. Dans ma mémoire tant d’images défilent de plus en plus vite, elles n’arrêtent pas. Il y en a tant, je ne sais pas laquelle est la plus forte peut-être sont-elles toutes pareilles, la confusion est terrible. Bien sûr celles qui me reviennent sont celles ou vous mère me preniez la main et me conduisiez avec douceur et affection vers cette demeure ou je me sentais en sécurité et aimer par vous mère et vous mon père. Tout était doux dans vos mots dans votre tendresse, je me sentais vraiment aimer ce qui me manque beaucoup en cette soirée ou je peux encore rêver à ce temps. Je ne sais pas ce que demain sera et j’aime ce moment de nostalgie qui me rend encore humain malgré tout. Prés de nous des bruits me font sursauter, des ombres se glissent lentement à l’orée des bois mais nous ne voyons pas grand chose, peut-être est-ce des illusions que nous faisons où alors quelques fuyards qui cherchent de quoi se nourrir. Non ce ne sont que des ombres furtives qui se déplacent et disparaissent. Mon jeune compagnon lui ne peut pas savoir. Il lance un cri sans même savoir s’il sera entendu, il est prêt fusil à l’épaule à tirer sur qui sur quoi, il ne le sait pas lui-même. Mais je reste là dans cette attente, je ne veux rien provoquer ce n’est pas nécessaire, j’ai assez entendu ces coups de feux trop souvent, mais mon jeune compagnon ne sait pas. La peur, le fait réagir et tirant un coup de fusil n’importe ou il à l’impression d’avoir fait peur à toutes ces ombres. Pourtant il n’y avait rien. Un sergent arrive en courant et sur un ton sans équivoque dit ne tirez pas sur n’importe quoi vous allez ameuter ces loups et nous ne serons plus à ce moment là que des cibles pour eux.
Suite... | |
| | | Turjan Haut Druide
Nombre de messages : 255 Localisation : Passé l'horizon Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: A vous ma Mère, vous mon Père Dim 5 Mar à 22:39 | |
| Suite... Je vois bien que mon compagnon à peur, une peur qui l’étouffe presque. Il tremble de tous ses membres et n’a plus de voix, les yeux grands ouverts regardant dans tous les sens hébéter. Je le calme en lui disant ne t’en fait tu vas t’habituer, ce ne sont que des ombres, ta peur s’en ira bien vite après plusieurs jours. Tu auras d’autres peurs encore plus violentes que celles-ci, les autres peurs seront bien plus accablantes pour toi ne te laisse pas aller à tes instincts. Les jours qui vont suivrent seront pour toi bien plus terrible crois-moi. Les batailles qui suivirent devinrent de plus en plus sauvages et rendaient les êtres fous. Je songeais à nouveau à vous mère à votre amour que vous me donniez, il est déjà si loin, combien j’aimerai en ce moment revenir à ce temps croyez-moi. Mes yeux suivaient la course des étoiles qui s’enfuyaient vers l’horizon. Je ne les connaissais pas mais je savais ou se trouvait la grande et la petite ours qui se situaient en direction du Nord, vers ce Nord si loin. Des éclairs venaient de faire leur apparition éclairant tout autour de nous suivi d’un bruit assourdissant qui résonna proche de nous, ce n’était que l’orage qui allait à nouveau nous faire vivre d’autres heures de misères. L’orage se rapprochait à toute vitesse et le ciel devint encore plus noir. La pluie se mit à tomber forte est cinglante nous frappant le visage. Nous n’avions rien pour nous protéger car les vêtements que nous portions étaient désuets. La pluie n’eue aucune difficulté à nous traverser de part en part et en quelques minutes nous fûmes tremper complètement et l’eau ruisselait sur nous. Nous pataugions dans la boue. La nature s’acharnait contre nous comme si nous n’avions pas encore assez de déboires, cette pluie forte empêchait de nous faire entendre d’autres bruits seul celui d’orage à ce moment. N’importe qui aurait pu venir et nous n’aurions rien pu faire. Nous étions transi par ce déluge qui était arrivé à l’improviste ce n’était pas la première fois, malheureusement, mais chaque fois que cela arrivait c’était la même chose. Nous étions loin d’un abri de fortune, le froid nous faisaient grelotter, il nous fallait attendre la fin c’était aussi simple que ça. L’orage s’était vraiment installer au-dessus de nos têtes. Mon jeune compagnon s’était recroquevillé sur lui-même en essayant tant bien que mal de se protéger, la pluie ne l’avait pas épargné. Maugréant dans des mots incompréhensibles comme un diable qui se débat en voulant échapper à ce déluge. Rien ne présageait la fin de cette pluie au contraire plus la nuit s’avançait plus elle tombait à torrent. Bientôt tout le camp serait submergé par cette eau qui venait nous accabler, s’ajoutant à nos misères, nous n’avions pas besoin d’elle pour rendre ces moments plus difficile encore pour nous. Dans cette tempête que la nature nous imposaient et après avoir subit celle de cette guerre y a-t-il autre chose de plus terrible qui pourrait nous arriver. Je laissais mon esprit divaguer et je m’évadais pour quelques instants de ce temps, repensant à ma douce Margaret, elle qui sans aucun doute m’attendait avec tous les espoirs de vie que nous avions rêvé ensemble. Depuis quelques jours les nouvelles nous arrivent les unes après les autres, la guerre semble-t-il va se terminer bientôt. Qui croire est-ce juste des mots où des faits réels, il faut attendre que ce soit officiel et que toutes ces nouvelles nous soient dites par nos supérieurs, depuis tant de temps que nous espérons. Ce fût cette journée de printemps que finalement nous apprîmes que cette guerre fratricide venait de se terminer, un hourra ! Fort se fît entendre par delà les collines, les rivières, les montagnes et les villes. Enfin c’était fini et nous allions pouvoir retourner chez nous avec la joie dans le cœur. Mais que dire de tous ceux qui ne reviendraient pas, de tous ceux à qui les blessures avaient enlevé un membre qui les rendra infirmes pour le reste de leur vie, combien d’entre eux ne reverront ni frères, sœurs, père et mère. Que de gâchis, de souffrances et de peines pour qui ? Pourquoi ? Personne ne nous le dira. Tout est à recommencer et pour combien de temps. Dans les mémoires resteront gravées ces années de malheur. Ô ! Mère vous qui me lisez en ce moment penser à moi votre fils qui se demande encore s’il reviendra près de vous, n’oubliez pas et je sais que vous n’oubliez pas que je vous aime autant que vous m’aimez. Je sais que je vous reviendrais, j’ose espéré et de plus en plus que cette guerre finisse au plus vite pour que je retourne près de vous. Dites bien à votre mari mon père que je l’aime autant que vous, je suis sûr qu’il comprendra ce que je ressens de son absence et vous de la mienne. Votre fils John, dans sa hâte de vous revoir je vous embrassent, je vous aiment. Que le ciel vous gardent et me garde vivant et ceci jusqu’à mon retour près de vous, je pense à vous.
Le 18 04 1865
Enfin cette guerre est terminé et j’en suis très heureux croyez-moi.
Votre fils : John. E. MacDougall
Turjan le 12 12 2005 | |
| | | Turjan Haut Druide
Nombre de messages : 255 Localisation : Passé l'horizon Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: A vos plumes Dim 5 Mar à 22:42 | |
| Sans aucun problème Filleolutins.
Il n'y a que le mystère qui nous permet d'aller plus loin. | |
| | | Filleolutins Créatrice en chef
Nombre de messages : 657 Localisation : Les Forêts et montagnes... Date d'inscription : 10/10/2005
| Sujet: Re: A vous ma Mère, vous mon Père Lun 6 Mar à 12:24 | |
| Tu écris comme si tu y avais été. Cette lettre est triste, remplie de désespoir, de souffrance et d'une certaine part de résignation... | |
| | | Turjan Haut Druide
Nombre de messages : 255 Localisation : Passé l'horizon Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: A vos plumes Lun 6 Mar à 13:14 | |
| Peut-être est-ce un rêve ou un cauchemar que j'ai fait, ce récit n'est que pure fiction pourtant. C'est vrai qu'il est très triste tout dans les esprits se mêle, la peur de la mort, les désespoirs, la colère parfois devant l'inhumanité de ce monde mais n'est-ce pas là la réalité de ce que vive ces gens dans ces guerres fratricides ou les êtres ne se connaissent plus. La résignation existe oui vraiment pour cause mais qui aime se battre personne je pense, les humains sont parfois plus cruel que les bêtes, cette bétîse se vit encore aujourd'hui un peu partout sous d'autres cieux si loin de nous c'est un fait. Abolir les guerres serait déjà un immense pas fait pour que tous nous puissions vivre plus heureux, je sais que ce que j'écris est utopique mais l'espoir qu'un jour cette paix tant rechercher soit évidente pour tous arrive. Que l'on soit blanc, noir, jaune ou rouge nous avons tous les mêmes aspirations vivre libre de cette contrainte qu'est la guerre...
Il n'y a que le mystère qui nous permet d'aller plus loin. | |
| | | Mauryne Haut Druide
Nombre de messages : 211 Localisation : là ou me porte mon coeur Date d'inscription : 31/01/2006
| Sujet: Re: A vous ma Mère, vous mon Père Mar 7 Mar à 16:23 | |
| Magnifique ton récit j'avais vraiment l'impression d'y être dans cette guerre et de ressentir les sentiments de l'auteur...
tu sais merveilleusement bien exprimés les pensées les sentiments que tu veux faire ressentir, je suis admirative vraiment !
j'ai ressenti plusieurs émotions en te lisant et je m'y serai vraiment cru, j'aurai vraiment pu croire facilement que c'était une vieille lettre retrouvée tellement tu écris bien ! | |
| | | Turjan Haut Druide
Nombre de messages : 255 Localisation : Passé l'horizon Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: A vous ma Mère a vous mon père Mar 7 Mar à 16:46 | |
| C'est ce que je voulais transmettre aussi Mauryne, que les personnages soient aussi vivant que possible en même temps avec tous les ressentis avec cette impression de vivre tous les événements produits, mais ce n'est que mon imagination qui a réussie à recréer tous ces moments, avec les froissements au coeur dans ce mode bête et brutal, tout y est fictif...
Il n'y aq ue le mystère qui nous permet d'aller plus loin. | |
| | | Mauryne Haut Druide
Nombre de messages : 211 Localisation : là ou me porte mon coeur Date d'inscription : 31/01/2006
| Sujet: Re: A vous ma Mère, vous mon Père Mar 7 Mar à 16:48 | |
| oui je l'avais bien compris mais ça me rend encore plus admirative encore que tu ai ce don de vivre vraiment ce que tu écris au point de ressentir chacune des émotions et de nous les transmettre si merveilleusement bien ! | |
| | | Turjan Haut Druide
Nombre de messages : 255 Localisation : Passé l'horizon Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: A vous ma Mère à vous mon père Mar 7 Mar à 17:09 | |
| De ressentir ce que l'on écrit en le vivant en même temps, je trouve ça fantastique car les mots viennent tous les uns à la file des autres, c'est exaltant par le fait même... Je ne sais si c'est un don mais moi je ne pense pas c'est comme ça voilà...
Il n.y a que le mystère qui nous permet d'aller plus loin. | |
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